Slam à Terre
ISBN: 978-2-8399-4441-0
Le livre Slam à Terre est le premier recueil poétique du collectif EcoSlam, né au sein de l’Université de Genève. Cet ouvrage se situe à la croisée de l’art, de la recherche et de l’engagement écologique. Il témoigne de la volonté d’un groupe de chercheuses, artistes et citoyen·nes d’utiliser la forme poétique du slam comme vecteur de réflexion et d’action face aux crises écologiques, sociales et politiques contemporaines.
Ce recueil n’est pas simplement une compilation de textes : il représente une démarche expérimentale et collective qui explore la manière dont l’expression artistique peut favoriser la mobilisation, l’émancipation et la création de sens dans un contexte de profondes incertitudes. À travers la poésie orale et performée, les membres d’EcoSlam cherchent à transformer la sidération et l’impuissance face à la crise environnementale en énergie créatrice et partagée. Le slam y apparaît comme un outil d’auto-appropriation de la parole, permettant à chacun·e de dire le monde avec ses mots, ses émotions et sa sensibilité.
L’ouvrage rassemble une sélection de textes écrits et performés par les membres du collectif, accessibles également en format audio grâce à des QR codes. Cette double dimension – lecture et écoute – souligne l’importance de l’oralité dans le projet : la poésie devient expérience, interaction, présence. Le recueil met en avant la diversité des voix et des thèmes abordés : de l’artificialisation des sols à la fonte des glaciers, de la montée du fascisme aux atteintes aux droits humains, les slameur·euses d’EcoSlam explorent les multiples facettes du monde contemporain à travers une langue sensible, critique et ouverte.
Mais Slam à Terre est aussi un objet éthique et réfléchi. Sa conception a été l’occasion d’interroger les conditions matérielles et symboliques de la production culturelle : choix des matériaux, temporalité de l’édition, collaborations, typographie. Tout a été pensé pour que le livre lui-même incarne une cohérence écologique et sociale.
Enfin, le mode de diffusion du recueil constitue une innovation majeure. Financé par l’Université de Genève, Slam à Terre n’est pas vendu : il est échangé. Plutôt que de fixer un prix, le collectif propose une transaction symbolique fondée sur l’engagement. Trois formes d’échange sont possibles : écrire un texte d’EcoSlam et le partager, transmettre le recueil à quelqu’un d’autre ou participer à un atelier. Ce dispositif crée une économie du don et de la réciprocité, fondée sur la confiance, la curiosité et la participation.
Ainsi, Slam à Terre se présente comme un projet à la fois artistique, politique et pédagogique. Il affirme que la parole poétique peut contribuer à reconstruire du lien social, à décloisonner les espaces de savoir et à renouveler les formes de l’engagement écologique. Ce recueil matérialise une conviction : la poésie peut être une force d’action, un moyen d’habiter autrement le monde, ensemble.










